Le mur témoin

Le mur témoin

Image du POI sur la carte:

Le « Mur témoin » est une fresque murale remémorant les évènements tragiques survenus les 26, 27 et 28 mai 1967. Ce moment douloureux et récent de l’histoire pointoise s’inscrit dans le contexte particulier suivant ; La Guadeloupe (ainsi que la Martinique la Guyane et la Réunion) est passée du statut de colonie à celui de département français après 1945.

Le gouvernement entendait ainsi reconnaitre l’engagement de ces français d’outre-mer dans les deux derniers conflits mondiaux qui ont durement frapper la Nation. Beaucoup espèrent alors la pleine reconnaissance de leur appartenance à la communauté nationale ainsi que tous les droits accordés à ses citoyens. Mais dans les années soixante de jeunes guadeloupéens ont du ressentiment vis-à-vis de la République qui ne les intègre pas comme citoyens à part entière de la Nation et dont les promesses tardent à se réaliser.

En ces temps de décolonisation (Indochine, Afrique subtropicale française, Algérie) et de révolution cubaine, des intellectuels guadeloupéens créent le Groupement des Organisations Nationalistes de la Guadeloupe pour pallier l’absence de réponse à leurs demandes. L’Etat français persuadé d’avoir affaire à un nouveau mouvement insurrectionnel souhaite le faire échouer rapidement, il envoie des bataillons supplémentaires de Gendarmerie en prévention.

C’est dans ce climat tendu qu’est organisée une grande manifestation en marge de négociations salariales, les ouvriers du bâtiment voulant 2% d’augmentation. Les esprits s’échauffent et la situation dégénère. Les manifestants s’arment de conques à lambis face aux forces de l’ordre qui tirent à balles réelles. A ce jour le nombre de morts est toujours incertain (entre 7 et 300). Quelques semaines plus tard afin d’apaiser la colère populaire, les ouvriers auront finalement 25% d’augmentation. L’année suivante les gendarmes mobiles seront désarmés pour les manifestations et les compagnies républicaines de sécurité (CRS) créées. Ces faits sont toujours vivaces dans la mémoire des Pointois.